« Apprendre à apprendre : le super pouvoir à l’ère de l’IA » : pourquoi et comment devenir apprenant
- mlsauty
- il y a 1 jour
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Vous est-il déjà arrivé de sentir que l’apprentissage vous échappait un peu ? Comme si, à chaque nouvelle compétence, il fallait repartir de zéro, creuser, tâtonner… Eh bien, cet ouvrage d’Agnès Alazard‑Rool et d’Annabelle Bignon, Apprendre à apprendre : le super-pouvoir à l’ère de l’IA, propose de repenser tout ça.
Dans ce long article, je vous emmène au fil de ce livre : ce qu’il veut dire par « apprendre à apprendre », les principes qu’il met en avant, les méthodes proposées, et bien sûr : pourquoi ça compte tellement aujourd’hui. On parlera aussi de stratégies de mémorisation, de méthodes pédagogiques, d’étapes de mémorisation, et comment devenir cette personne qui a « soif d’apprendre ».
Présentation générale de l’ouvrage
Publié en octobre 2025 aux éditions Vuibert, l’ouvrage compte 272 pages et s’adresse à tous ceux qui veulent « réinventer notre manière d’apprendre, de transmettre et d’agir ».
Les auteures ont crée le campus Maria Schools, centré sur l’apprentissage tout au long de la vie. Elles y militent pour une pédagogie plus créative, plus humaine, plus adaptée aux défis actuels : l’IA, l’accélération des savoirs, la nécessité d’apprendre à apprendre plutôt que d’accumuler.
Le livre s’organise en trois « actes » : « La faille », « Le lien », « La bifurcation ». Chaque partie interroge un angle : pourquoi l’apprentissage devient vital, comment tisser des liens humains malgré l’IA, et comment bifurquer vers de nouveaux modèles d’apprentissage.
Qu’est-ce que « apprendre à apprendre » ?
Quand on lit « apprendre à apprendre », on pourrait croire que c’est juste apprendre mieux. Oui, mais c’est un peu plus que ça. Ici cela veut dire : devenir acteur de son propre apprentissage, développer les compétences qui permettent d’apprendre n’importe quoi, tout au long de la vie, dans un monde où les savoirs évoluent vite.
Imaginez que votre cerveau soit un jardin. Apprendre beaucoup, c’est semer des graines partout. Apprendre à apprendre, c’est cultiver le sol, installer l’irrigation, anticiper les saisons, pour que chaque graine pousse – même celles que vous ne connaissez pas encore. C’est ça l’idée : développer une posture, pas juste un stock de connaissances.
Les auteures le formulent ainsi : « Apprendre ne peut plus se résumer à une simple accumulation formelle de savoirs, à un processus passif et vertical. »
Pourquoi apprendre à apprendre ?
Plusieurs raisons dans le livre
Le rythme du changement est rapide : les technologies, les métiers, les savoirs évoluent. Le savoir figé ne suffit plus.
L’IA (intelligence artificielle) transforme ce que nous devons savoir, mais surtout ce que nous devons être : curieux, adaptables, connectés aux autres.
Apprendre à apprendre, c’est aussi valoriser l’humain, la relation, le lien. Le livre montre que là où l’IA sait peut-être beaucoup, elle ne remplace pas la vulnérabilité, l’empathie, la capacité à se tromper.
En clair : apprendre à apprendre, c’est un super-pouvoir parce qu’il vous rend résilient face à l’incertain, efficace dans le changement, capable d’apprendre de nouveaux terrains. Le livre le présente comme une boussole dans un monde instable.
Les 4 principes de l’apprentissage
Le livre ne donne pas explicitement une liste nommée « 4 principes ». Toutefois, on peut rapprocher les réflexions du livre des quatre piliers de l’apprentissage identifiés en neurosciences par Stanislas Dehaene : attention, engagement actif, retour d’erreur, consolidation/organisation.
Ces principes peuvent être vus ainsi
Être présent (attention) : sans attention l’apprentissage ne commence pas.
Être actif et engagé : apprendre en faisant, en expérimentant, pas juste en écoutant.
Accepter la vulnérabilité et l’erreur : apprendre implique de se tromper, de corriger, de rebondir. Le livre insiste sur « Se tromper pour avancer ».
Consolider et relier : organiser les connaissances, créer du lien entre elles, les intégrer pour pouvoir les réutiliser.
Donc, si vous voulez retenir mieux, si vous voulez apprendre plus vite, ces principes sont une base. Le livre les enrichit avec des idées de posture, de pédagogie, d’écosystème d’apprentissage, mais la structure cérébrale reste proche de ces piliers.
Les 4 méthodes pédagogiques
En combinant les idées centrales, on peut dégager quatre grandes méthodes ou orientations pédagogiques proposées :
La pédagogie vivante/expérientielle : apprendre par l’expérience, l’essai-erreur, l’expérimentation. Le livre parle de « pédagogie vivante, écosystèmes et permaculture cognitive »
La pédagogie collaborative / sociale : apprendre avec les autres, tisser du lien, apprendre par et grâce aux autres (« apprendre par les autres »).
La pédagogie centrée sur l’apprenant, posture de débutant, adaptation : revenir au début, remettre en question les experts, être humble.
La pédagogie de la rupture / de la bifurcation : sortir du modèle traditionnel, penser l’entreprise comme fabrique pédagogique, penser une société apprenante.
Ces quatre “méthodes” sont plutôt des orientations ou des grands axes que l’on peut décliner dans des pratiques concrètes.
Quelles sont les 7 stratégies de mémorisation?
Voici ces sept stratégies courantes
La répétition espacée : revoir une information à des intervalles croissants pour la consolider.
L’élaboration : reformuler avec ses mots, expliquer à autrui, créer du sens.
L’organisation : structurer l’information, faire des catégories, des schémas, des cartes mentales.
L’imagerie mentale / visualisation : associer une image, une métaphore, un lieu à l’information pour la rendre plus mémorable.
L’autotest / récupération active: se poser des questions, essayer de se souvenir sans regarder, se tester.
Le croisement / interconnexion : relier les nouvelles informations à des connaissances existantes, faire des analogies, construire un réseau.
La variation contextuelle : étudier dans des contextes différents, changer d’environnement, changer de modalité (écrit, oral, dessin) pour éviter la mémoire contextuelle unique.
Les 4 étapes essentielles d’une bonne mémorisation
En s’appuyant sur la recherche en sciences cognitives, on peut dégager quatre étapes clés pour une mémorisation efficace
Encodage : l’information est perçue, traitée, mise en forme (ex : lecture, écoute, expérimentation).
Consolidation : l’information passe du statut “récent” à “stockée”, souvent via le sommeil, la répétition, la récupération active.
Stockage / intégration : l’information est reliée aux schémas existants, structurée, organisée dans la mémoire à long terme.
Récupération / utilisation : l’information est rappelée et appliquée dans un contexte concret, ce qui renforce sa trace mémoire et la rend disponible.
Cette progression s’inscrit pleinement dans le projet de “apprendre à apprendre” : ce n’est pas juste recevoir de l’information, c’est la faire vivre, la relier, l’appliquer.
Comment développer la compétence « apprendre à apprendre » ?
Adoptez la posture du débutant : même dans votre domaine, “revenir au début” permet de questionner vos certitudes, d’ouvrir la curiosité. Le livre parle de « la posture subversive du débutant ».
Acceptez l’erreur comme alliée : valorisez l’échec, explorez, expérimentez, “se tromper pour avancer”.
Apprenez avec et par les autres, créez des réseaux d’apprentissage : l’humain, la relation sont au cœur.
Construisez vos écosystèmes d’apprentissage : espaces, outils, temps, communauté, moments de réflexion – tout ce qui soutient l’habitude d’apprendre. Le livre évoque « pédagogie vivante, écosystèmes et permaculture cognitive ».
Pratiquez la métacognition : questionnez-vous sur comment vous apprenez, ce qui marche, ce qui bloque. Apprendre à apprendre implique de penser votre apprentissage.
Développez la curiosité active : posez des questions, soyez en recherche, interrogez l’environnement, expérimentez dans des zones inconnues. Le livre parle d’empathie, curiosité, esprit critique.
Faites de l’apprentissage un mode de vie : dans un monde où les savoirs sont volatils, l’apprentissage n’est pas une phase, mais une constante. Le thème central du livre.
En résumé : transformer l’apprentissage d’un événement ponctuel en une compétence durable ; passer de “j’étudie ceci” à “je deviens apprenant”.
Comment appelle-t-on une personne qui a soif d’apprendre ?
On utilise plusieurs termes selon les contextes. On pourrait dire : apprenant »», « étudiant éternel », « curieux insatiable ». En anglais, on parle souvent de lifelong learner. En français, « personne qui a soif d’apprendre » pourrait être qualifiée de « apprenant engagé » ou tout simplement « apprenant » dans le sens actif.
Le livre valorise cette posture de curiosité permanente.
Pourquoi ce livre mérite-t-il d’être lu ?
Parce qu’il intervient à un moment où l’apprentissage n’est plus une question de modalités anciennes mais de survie (intellectuelle, professionnelle, personnelle). Le monde change vite, les savoirs se périment aussi vite. Ce livre rappelle que l’important ce n’est pas seulement ce que l’on sait, mais comment on continue à apprendre.
Il ouvre aussi sur une dimension humaine : apprendre dans la relation, dans la vulnérabilité, dans l’erreur. Ce n’est pas un manuel technique mais un manifeste, une invitation à penser et vivre l’apprentissage autrement.
Et parce qu’il propose des idées concrètes, des récits, des exemples, pas seulement de la théorie. Les auteures ont l’expérience de la formation, de la pédagogie, de l’écosystème numérique.
Ce que le livre évite de dire
Le livre parle d’apprentissage, oui. Mais pas vraiment des emplois qui risquent de disparaître. Alors allons droit au but.
Les métiers les plus menacés
Ce sont surtout les rôles très procéduraux, les postes administratifs, et beaucoup de fonctions transversales. Les tâches de coordination, de reporting, de synthèse… tout ce que l’IA fait déjà vite et bien.
Les cadres intermédiaires dont le travail repose sur l’organisation, la circulation d’informations, ou la production de textes standardisés sont clairement dans la zone rouge.
Les métiers qui résistent
Bonne nouvelle : certains domaines restent solides. Tout ce qui demande présence humaine, créativité réelle, expertise profonde ou intuition de terrain tient encore debout.
Pourquoi ce silence dans le livre ?
Sans doute parce qu’annoncer une liste figée vieillirait trop vite. Le vrai message, en creux, c’est autre chose : devenir plastique, se réinventer avant que le vent tourne.
Une époque où l’on apprend pour rester vivant. Pas par peur. Mais pour continuer d’avancer.
De plus, l’application de ces idées dépend beaucoup de votre contexte : métier, temps disponible, niveau d’engagement. Le livre donne les grandes lignes, mais la mise en œuvre sera très personnelle.
En conclusion
Si je devais résumer en une phrase : ce livre vous invite à devenir apprenant pour la vie, à transformer l’apprentissage en compétence, et à le faire avec humanité dans un monde où l’IA et la vitesse changent tout. Et c'est passionnant!
Il montre que ce n’est pas un exploit ponctuel mais un état d’esprit : être curieux, flexible, relié aux autres, en mouvement. Comme un jardinier du savoir, prêt à semer, arroser, récolter, puis semer encore.
Si vous vous sentez prêt à changer votre rapport à l’apprentissage — et pas seulement à apprendre « quelque chose » — alors ce livre est un compagnon de route.
Il contient des exemples concrets; des exercices pratiques, des conversations avec des experts.
Il ne donne pas la réponse toute faite, mais la lampe pour éclairer votre chemin.
Préface Clara Chappaz,
Editeur Vuibert
Prix 26€
Sources : fiches éditeur de l’ouvrage, extraits publics, recherches sur neurosciences de l’apprentissage.
Disclaimer : ce résumé/article est à but informatif et n'est pas un résumé exhaustif

